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[Portrait] Science ouverte - Anne-Clémence VION, la science pour patrimoine

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Docteure à Nantes Université, Anne-Clémence VION est chargée de recherche CNRS en biologie vasculaire au sein de l’Institut du thorax (Nantes Université - CNRS - CHU de Nantes - Inserm). Ses activités se concentrent sur le rôle de l’hémodynamique sur les cellules des parois des vaisseaux. Au cours des 10 dernières années, la chercheuse a constaté avec plaisir l’importance croissante acquise par la science ouverte.

Anne-Clémence Vion En tant que salariée CNRS depuis 2019, Anne-Clémence Vion est dans l’obligation de publier sur HAL afin de voir son activité reconnue et évaluée par l’institution. Cette contrainte lui apparaît davantage comme un encouragement à effectuer un dépôt régulier de sa production scientifique. "Quand on se trouve pris dans de nombreuses tâches, c’est une bonne chose d’être incité à déposer une publication sur une plateforme d’archives ouvertes". Plus généralement, la chercheuse estime que "la démarche de science ouverte doit se développer. C’est très important car la science appartient à tout le monde ; c’est notre patrimoine universel".

Dans le champ de la biologie vasculaire, Anne-Clémence Vion déplore d’être "presque obligée de passer par des éditeurs payants" si elle veut bénéficier d’un bon facteur d’impact (1), capable de mettre en valeur ses articles auprès de la communauté scientifique internationale. Elle reconnaît cependant des vertus aux publications dans les revues payantes puisque la qualité et la pertinence des travaux y sont vérifiées par les éditeurs et par des pairs.
 

La voie du double dépôt

Afin d’associer valorisation de son travail et participation à la démarche de science ouverte, la chercheuse mixe les dépôts et les publications. Selon le "schéma classique" qu’elle adopte une à deux fois par an, elle effectue un dépôt de pré-prints sur BioRxiv (2) (pour s’adresser à sa communauté scientifique), une publication dans une revue (payante) et un dépôt sur HAL.

Le degré moindre de vérification qui s’exerce sur les plateformes ouvertes se convertit en avantage pour la biologiste car il oblige "à entraîner son esprit critique". Elle se déclare "partisane de cette culture critique" corrélée à la mise à disposition gratuite de publications. D’autant plus que cette mise à disposition est "très rapide, en 48h", là où "il faut au moins 6 mois" pour être publié dans un journal.
 
"La démarche de science ouverte doit se développer. C’est très important car la science appartient à tout le monde ; c’est notre patrimoine universel"

Se recentrant sur son statut de chercheuse, la biologiste considère que "c’est une bonne chose d’effectuer des dépôts sur HAL. Mais tant que nous sommes jugé·e·s, reconnu·e·s sur nos publications dans les journaux, tant que ce système perdure, HAL ne peut pas exister seul". Tout en s’affirmant néanmoins comme une alternative intéressante et une solution intermédiaire, en accès ouvert.

(1) Le facteur d’impact ou factor impact est un indicateur qui mesure l’influence d’une revue dans sa discipline
(2) Archive de dépôts de pré-prints consacrée à la biologie scientifique

 
Mis à jour le 21 novembre 2023.